14.7.04

Réponses à mes lecteurs...

  • C'est bien beau toutes vos considérations juridiques, mais je ne trouve pas la loi française qui dit explicitement que le monopole de la Sécu est abrogé !

    Evidemment ! Il n'y a pas de loi qui dise qu'il existe un monopole de la Sécu ! Donc il n'y a pas à abroger quelque chose qui n'existe pas. Tout ce que la loi dit c'est que l'assurance est obligatoire, et ça, on ne le conteste pas. De même pour l'assurance automobile, elle est obligatoire mais on ne vous force pas à aller chez telle ou telle compagnie.

  • Pourquoi parlez-vous tout le temps des lois européennes ? En France seule existe la loi française.

    Bien sûr ! J'invoque uniquement la loi française qui transpose les lois européennes, l'Ordonnance no 2001-350 du 19 avril 2001 relative au code de la mutualité et transposant les directives 92/49/CEE et 92/96/CEE du Conseil des 18 juin et 10 novembre 1992.

  • Je l'ai lue, mais cette loi ne parle que des mutuelles.

    Attention, "mutuelle" est à comprendre dans un sens très large (son sens d'origine), et non dans le sens restreint franco-français de "mutuelle complémentaire". Le code de la mutualité concerne également les Caisses de Sécu, héritières des "sociétés de secours mutuel" du XIXe siècle.

  • Mais alors pourquoi le gouvernement n'en parle-t-il pas ?

    Même si le gouvernement n'est pas toujours de bonne foi dans cette affaire, on peut comprendre que son rôle soit de s'occuper d'abord de ce qui le concerne (et qui va si mal) : le régime général, et non pas de faire la promotion d'entreprises privées.

  • Vous êtes contre la Sécurité sociale, alors ?

    Je suis pour la "sécurité sociale" au sens large, englobant aussi bien les organismes actuels (de droit privé) que les compagnies privées qui commencent à arriver et offrent le même genre de service. Toutes font de la "sécurité sociale".

  • Les cotisations à la sécurité sociale sont obligatoires, on ne peut pas y échapper.

    Je ne conteste pas le caractère obligatoire d'une assurance santé, en effet il faut éviter d'être à la charge des autres. Je cherche seulement à faire jouer la concurrence en optant pour une sécurité sociale privée, en contractant avec une compagnie privée plutôt qu'avec le "régime général".

  • Vos assurances privées ne prendront pas en charge les maladies graves, les patients âgés, l'hospitalisation, etc. Elles n'assureront que les personnes sans risques majeurs...

    Faux, elles remboursent frais médicaux, hospitalisation, etc., à 100% des frais réels. Pour l'hospitalisation, il y a un plafond (par exemple 1500000€ par an chez IHI). Et tout cela avec une couverture mondiale, à vie, et pour moins cher que la Sécu.

  • Et si votre compagnie privée fait faillite ?

    Eh bien j'en prendrai une autre ! Et vous qui restez à la SS, que ferez-vous si la SS ne peut plus rembourser ?

  • La SS dépend de l'Etat, elle est donc plus solide qu'une société privée.

    La sécurité sociale ne dépend pas de l'Etat (si ce n'est qu'elle lui refile ses dettes comme elle peut). Elle est en faillite, vous ne lisez pas les journaux ?

  • Si tout le monde quitte la SS, comment feront les plus pauvres ?

    Il faut distinguer le problème de l'assurance (mutualisation des risques) et celui de la solidarité à l'égard des plus pauvres. Ce sont deux choses différentes. Dans un cas, on paye pour un service, dans l'autre, on donne gratuitement. L'Etat et la Sécu ont tout intérêt à mélanger les deux, et à extorquer un maximum au nom de la solidarité.


  • 1 commentaire:

    Laure Allibert a dit...

    Vos remarques sont valables. Notons qu'elles concernent surtout un marché libre, ce qui n'est pas le cas chez nous. De mon côté je m'en tiens à un raisonnement de consommatrice :

    - je constate que l'assurance obligatoire "monopolistique" que nous connaissons en France est énormément plus chère que l'assurance privée, d'autant plus qu'elle est proportionnelle au salaire, ce qui la transforme en impôt ;

    - je constate également qu'elle est en déficit abyssal, ce qu'une société privée ne pourrait se permettre.

    L'arrivée d'une vraie concurrence ne peut qu'améliorer les choses. Par la suite, on verra ce qui se passera. Je préfère être dans le privé avec les risques que cela peut entraîner, à être dans le public (ou quasi-public) avec une spoliation éhontée et la certitude de la faillite.